Mot de monseigneur —

Devenir davantage terres d’espérance

Parmi les joies profondes que nous connaissons dans le Gers, la contemplation et le travail de la terre n’en sont pas des moindres. La beauté des paysages vallonnés, les nombreuses crêtes aux horizons dégagés, les prairies et les étendues cultivées, les vignes et les cultures céréalières, les élevages, les haies et les arbres, le vert et les mille autres couleurs, l’ensoleillement, les eaux venant du ciel et de la terre, les montagnes pyrénéennes voisines, apportent un surcroît d’âme. Les paroles de Jésus, notamment ses paraboles agraires et son émerveillement face à la beauté de la nature donnée par le Père, son métier de menuisier, ses attitudes de berger et de jardinier à la résurrection, prennent ici une saveur palpable. Le génie humain, nourri de la Parole de Dieu et des justes préoccupations environnementales, conduit à prendre soin, cultiver, élever, dans le respect des lieux et des rythmes offerts par la Création.

L’agriculture, trop souvent méprisée ou malmenée cette année encore par le gel et la grippe aviaire, demeure le lieu de la terre travaillée et nourricière, offrant de belles et saines productions.

Plus largement, la ruralité avec ses espaces magnifiques de nature et de bâti, doit être attentive aux relations, aux services, au numérique pour tous, à des mobilités facilitées, à un aménagement respectueux tant des lieux que des personnes.

Cet été encore, et c’est une joie plus grande encore après les longs mois d’hiver, le Gers va être parcouru par des pèlerins, des enfants et des jeunes, des familles, des aînés, des festivaliers…

 

denier mot_mgr_gardes

Après la séduction des villes qui apparaissent maintenant comme des lieux surpeuplés, énergivores et stressants, le choix du rural pour s’y installer ou pour refaire un plein de vitalité devient un incontournable. La véritable conversion opérée par de nombreux contemporains est aussi une manière de promouvoir une démographie plus équilibrée. L’engagement politique est nécessaire et, selon nos convictions éclairées par l’Evangile, nous nous exprimerons pour donner plus de poids à ces évolutions souhaitables.

A la suite de l’action catholique rurale et d’autres initiatives chrétiennes, les propositions ecclésiales se renouvellent. C’est un accompagnement de choix personnels variés. Ce sont des convictions pour promouvoir une ruralité préservée et attractive, un attachement à une agriculture de qualité où les agriculteurs restent libres de leur choix pour proposer les meilleurs produits, des partenariats avec la société. Ce sont aussi des engagements communautaires, comme le label Église verte ou les orientations de nos sœurs de Boulaur.

Ce sont différents services tels les engagements dans le monde des membres du groupe des chrétiens engagés, la rencontre Terres d’espérance du samedi 26 juin au matin à la maison diocésaine permettant la rencontre et le dialogue, la participation aux maraudes de la Croix Rouge, la proposition des 4 saisons du CCFD, les scouts et guides accueillis dans les communes et lieux spirituels du chemin.

Ces différentes propositions, et bien d’autres, viennent nourrir notre espérance. Il ne s’agit pas d’un optimisme forcené, mais d’une attention et d’un engagement pour ce qui pousse, grandit, produit du fruit. L’Esprit saint suscitera peut-être de nouvelles initiatives ou évolutions qui permettront à plus de chrétiens de se lever pour servir le Seigneur et notre grand et beau diocèse rural !

Avec la période estivale qui vient, sans relâcher nos efforts contre la pandémie, devenons chaque jour davantage terres
d’espérance,
Bel été à tous,
+ Bertrand Lacombe, Archevêque d’Auch

Share This